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Paroles de Major : Thomas Chauffour (ETNA promo 2016)

Alors que l’ETNA s’approche doucement mais sûrement du cap des deux décennies d’existence (ce sera pour 2025 avec, on l’espère, une belle fête à la clé), l’école de la nouvelle alternance a choisi de retrouver certains de ses Alumni les plus prestigieux : les Majors de promotion. De temps en temps, l’ETNA va ainsi donner la parole à ces professionnels pour retracer leur trajectoire dans le monde de l’informatique et ouvrir leur boîte à souvenirs.


Après Paolo Lourgouilloux, Major de la promotion 2018, l’ETNA vous propose aujourd’hui de découvrir le parcours de Thomas Chauffour, Major de la promotion 2016 au sein de la filière Architecte en Ingénierie Système Réseau. Aujourd’hui chef de projet web & mobile freelance, cet Ancien détaille un parcours riche, marqué par le goût de l’autonomie et une immuable envie de toujours se réinventer.


Thomas, un Major qui n’hésite pas à dresser des ponts entre réseau et développement

Quel a été ton parcours avant de rejoindre l’ETNA ?

J’ai eu un parcours scolaire somme toute classique, sans embûche ni saut de classe. À la base, étant passionné d’aviation, je voulais devenir pilote de ligne, mais je ne me suis pas vraiment donné les moyens pour pouvoir prétende à une prépa Maths Spé afin d’intégrer l’ENAC ensuite. Après le bac, j’ai donc finalement choisi de faire un DUT Réseaux & Télécommunications, à Clermont-Ferrand. Une fois le diplôme obtenu, mon objectif était de poursuivre mes études à Paris, pour goûter à cette fameuse vie parisienne. Et j’avais déjà l’ETNA dans un coin de ma tête…


Comment as-tu découvert l’école ?

Lors d’un salon étudiant au moment de chercher quoi faire après le bac. À cette époque, l’ETNA ne s’adressait pas encore à moi puisqu’elle ne prenait que des étudiants en bac+3, mais j’avais tout de même gardé la documentation. En la rejoignant, j’imaginais pouvoir continuer à monter en compétences et étudier jusqu’au bac+5 à minima tout en profitant de l’alternance qui représentait pour moi un bon moyen de m’affranchir du financement de mes parents et d’être plus indépendant. J’aimais aussi l’idée de pouvoir appliquer directement en entreprise ce que j’allais voir en cours. Cela me promettait un quotidien aussi stimulant que challengeant !


Comment as-tu vécu le basculement du DUT à l’ETNA ?

Plutôt bien. Il faut dire que le DUT, ce n’est pas la fac : on est bien plus encadrés et tu te dois de répondre présent quand on te sollicite. Et à l’ETNA, finalement, on retrouve un encadrement assez similaire, ce qui fait que je n’étais pas vraiment perdu au moment de débuter le cursus. Alors, évidemment, au début, il y a la fameuse Piscine qui est très spécifique en termes d’horaires et d’amplitude de travail à fournir. Mais si, sur le papier, elle peut éventuellement faire peur – ce qui est logique dans le sens où elle permet de voir qui est vraiment motivé à aller au bout –, je ne l’ai pas du tout mal vécue ! Finalement, mon seul défi en matière d’intégration à cette période ne tenait pas de l’école, mais plus de ma découverte de la vie parisienne puisqu’il m’a fallu un petit temps d’adaptation !


Fais-tu partie des étudiants de l’ETNA qui, durant l’intégralité du cursus, sont restés dans la même entreprise pour leur alternance ?

J’en fais partie ! En effet, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer le pôle informatique de l’ISEFAC, un regroupement d’écoles appartenant au Groupe IONIS, d’abord pour un contrat d’un an pour ma première année à l’ETNA, puis renouvelé pour un contrat de deux ans pour la suite et la fin de mon cursus. Au début, mon rôle était celui d’un administrateur en système et réseau, avec des tâches basiques de gestion de l’infrastructure et du parc informatique utilisé par les collaborateurs, mais aussi des aspects plus techniques, comme la mise en gestion des serveurs internes ou ceux présents chez des prestataires, la configuration système et la partie sécurité, tant sur le matériel que le logiciel. Au final, au bout d’environ un an d’alternance, j’ai remarqué qu’il y avait d’autres améliorations possibles, comme la mise en place d’outils permettant de générer des documents administratifs afin de faciliter le quotidien des collaborateurs. Naturellement, j’ai proposé à la direction de m’y intéresser et elle a tout de suite aimé l’idée : jusqu’à alors, elle n’avait jamais pensé ouvrir son pôle informatique au développement. À partir de là, comme on partait d’une feuille blanche, toutes les idées d’outils pouvaient être mises sur la table ! De ce fait et même si je continuais à faire de l’administration système notamment pour le déploiement de mes outils web, la fin de mon alternance a été surtout consacrée au développement.


Le fait d’être proactif, c’est ce qui te plaisait ?

Ça et l’autonomie qu’on m’a laissée. La direction m’a fait confiance et m’a donné la liberté de multiplier les projets. Cela m’a permis de monter en compétences sur la partie développement sur des sujets très variés, des besoins administratifs jusqu’à l’intranet dédié aux étudiants.



Est-ce que la pédagogie de l’ETNA a joué un rôle dans ta capacité à multiplier les initiatives ?

Cela a joué, bien sûr, ne serait-ce que pour le langage de programmation que j’utilisais pour ces nouveaux outils que je développais. Il s’agissait de Ruby on Rails, une technologie que j’ai découverte quand l’école a rassemblé les étudiants des deux filières pour commencer à travailler sur le Grand Projet de fin d’études, un projet de plateforme en l’occurrence. De manière générale, les projets que tu abordes à l’ETNA te permettent souvent de trouver ensuite des idées en entreprise, avec de nouvelles pistes à explorer sur l’utilisation de telle ou telle technologie à laquelle tu n’aurais pas forcément pensée auparavant. Sans ma découverte de Ruby on Rails et le fait d’avoir pu côtoyer des profils dev sur des projets commun, je n’aurais peut-être pas été assez à l’aise pour proposer de m’occuper de ces outils !


Un élément essentiel des métiers de l’informatique, c’est la veille permanente. Est-ce à l’ETNA que tu as commencé à cultiver le fait d’apprendre à apprendre ?

En partie, oui. En même temps, quand tu fais la Piscine, tu es obligé d’acquérir de l’autonomie : soit tu demandes à ton camarade à côté, soit tu utilises Google ! Si les autres étudiants autour galèrent aussi, tu ne peux alors compter que sur toi pour trouver les moyens de t’en sortir. Mon « pivot » de l’administration système vers le développement, je l’ai fait à 80 % en autodidacte. Mais j’ai aussi pu le faire parce que j’avais de l’intérêt pour cela et que j’avais la volonté d’évoluer. Sans volonté, il n’y a pas d’autonomie possible !


Quels moments retiens-tu particulièrement de ces trois années ?

Spontanément, je vais me répéter mais je vais citer la Piscine, une période très stimulante. Du côté des projets, beaucoup m’ont aussi marqué, dont évidemment le Grand Projet qui, en plus de ce que j’ai pu dire plus tôt, nous pousse aussi à sortir de zone de confort sur d’autres aspects, notamment sur tout ce qui concerne le pitch et la présentation. On a beau être à l’aise derrière son écran d’ordinateur, ce n’est pas la même chose quand on monte sur scène pour présenter son projet face à un auditoire ! Pour moi, cela a été une belle montée d’adrénaline et un beau challenge !


Terminer Major de promotion a aussi été un motif de satisfaction, non ?

Oui, mais ce n’était pas forcément un objectif ! Ce n’est qu’à la fin de cursus, en comparant mes notes avec celles de mes amis, que j’ai réalisé que j’avais de fortes de chances de terminer en tête, un peu par surprise. J’ai un peu eu du mal à le croire d’autant que je n’ai pas travaillé comme un acharné en mode « premier de la classe » jusqu’alors. Et même si je n’aime pas trop me mettre en avant ­de par mon caractère, je dois avouer que faire un discours devant toute l’assemblée lors de la cérémonie de remise des diplômes, ça fait tout de même quelque chose !



Après l’ETNA, tu as continué à travailler avec ISEFAC. Pour quelles raisons ?

La suite logique, c’était de continuer : il y avait encore plein de choses à faire, à créer…  La direction m’a alors proposé un CDI pour poursuivre l’aventure et voir plus grand. Je suis alors devenu responsable du pôle web et, pendant trois ans, j’ai pu multiplier les projets, avec également deux autres étudiants de l’ETNA en alternance. Puis, à un moment, l’envie de quitter Paris s’est faite de plus en plus grande pour moi et ma compagne qui finissait alors ses études. Ensemble, nous avions pour projet de tout couper pour aller vivre en Nouvelle-Zélande pendant quelques mois. Pour assurer l’existant, je m’étais mis d’accord avec ISEFAC pour continuer à travailler en freelance quelques heures par jour, parfois une demi-journée, depuis là-bas, en attendant que le groupe trouve un remplaçant. Mais au final, cela a tellement bien fonctionné que ce travail ne s’est pas limité à de la maintenance et qu’il a vite concerné de nouvelles créations ! Je suis alors devenu prestataire pour ISEFAC pour répondre à ses nouveaux besoins. Bon, par contre, l’aventure en Nouvelle-Zélande n’a pas duré très longtemps : nous sommes partis en octobre 2019… et sommes revenus en mars 2020 à cause de la Covid-19 ! Depuis, je suis basé à Caen et monte une fois par mois à Paris pour d’éventuelles réunions de travail.


As-tu d’autres clients en tant que freelance ?

Oui… mais beaucoup sont liés au Groupe IONIS qui, aujourd’hui, représente une grande partie de mon activité ! En effet, Siham Ben Salem, la directrice d’ISEFAC, étant aussi en charge d’autres écoles du Groupe IONIS comme par exemple l’ICS Bégué et XP, elle m’a sollicité pour homogénéiser les process dans chaque entité et développer de nouveaux outils. Forcément, mon travail a fini par trouver un certain écho au sein de la direction du Groupe IONIS, si bien que depuis environ deux ans, je travaille également avec sa direction financière, sur des sujets plus transverses, comme la création d’une plateforme de gestion des dossiers d’alternance pour toutes les écoles du pôle business et pour l’école e-artsup. En parallèle, je mène d’autres projets, comme une plateforme permettant de gérer le prélèvement des frais de scolarité pour e-artsup selon l’échéancier choisi par l’étudiant. Ce sont des plateformes métiers finalement très axées finance et comptabilité… et cela me permet d’être aujourd’hui bien rôdé sur ces sujets !


Enfin, aurais-tu un conseil à donner aux futurs étudiants de l’ETNA ?

De ne pas hésiter à faire le pari de la continuité car cela peut s’avérer payant ! Évidemment, cela dépend de soi­-même et de chaque entreprise. Durant l’ETNA, certains étudiants effectuent successivement leur alternance dans trois entreprises différentes, ce qui leur permet de voir beaucoup de choses, mais je trouve que rester dans la même structure présente aussi d’autres avantages : cela permet de travailler sur des projets sur le long terme, d’évoluer et, aussi parfois comme dans mon cas, d’être force de proposition quand une relation de confiance s’installe.


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