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Paroles de Major : Paolo Lourgouilloux (ETNA promo 2018)


Alors que l’ETNA s’approche doucement mais sûrement du cap des deux décennies d’existence (ce sera pour 2025 avec, on l’espère, une belle fête à la clé), l’école de la nouvelle alternance a choisi de retrouver certains de ses Alumni les plus prestigieux : les Majors de promotion. De temps en temps, l’ETNA va ainsi donner la parole à ces professionnels pour retracer leur trajectoire dans le monde de l’informatique et ouvrir leur boîte à souvenirs.


C’est Paolo Lourgouilloux, Major de la promotion 2018 au sein de la filière Architecte en Ingénierie Système Réseau, qui inaugure cette nouvelle série d’articles. Aujourd’hui ingénieur système et réseau au sein de Domiserve, filiale de la Banque Postale dédiée au secteur des services à la personne, cet Ancien jette un coup d’œil dans le rétroviseur et en profite pour confier pourquoi son passage à l’ETNA sonne comme une belle revanche sur la vie !


Paroles de Major : Paolo Lourgouilloux (ETNA promo 2018)

Paolo, de Major de promo à ingénieur système et réseau


Avant d’arriver à l’ETNA, étiez-vous déjà féru d’informatique ?

On ne va pas se mentir : j’ai toujours un peu été « geekos » dans l’âme ! (rires) J’aime les jeux vidéo, les technologies et j’ai toujours été devant un PC depuis tout petit. Disons que j’étais prédestiné à travailler là-dedans même si, après mon bac STI, bac qui n’existe plus aujourd’hui, je m’étais plutôt orienté vers une carrière dans l’électronique, en faisant un BTS. En fait, c’est en commençant ma licence de Télécoms – plus sur les satellites, les moyens de transmissions, etc. – et en débutant une alternance au sein de l’entreprise Sagemcom que j’ai vraiment commencé à découvrir ce monde de l’informatique, à y prendre goût et à vouloir continuer dans cette voie. J’ai alors fait un Master Télécoms Sécurité en alternance, à Issy-les-Moulineaux, mais tout ne s’est pas passé comme prévu !


Comment cela ?

En fait, j’ai raté un oral obligatoire et cela m’a fait manquer l’obtention du Master, même avec 14 de moyenne… Après cette petite bévue, j’ai pris la décision de commencer à travailler et me suis donc mis en quête d’entretiens. Mais voilà, après une coupure d’environ un an, je me suis dit que je ne pouvais vraiment pas « partir » sur une défaite. J’ai donc commencé à rechercher une nouvelle école et me suis tourné vers l’ETNA car son concept de Piscine en début de formation m’intéressait beaucoup.


La présence de l’alternance, que vous aviez déjà pu expérimenter, a-t-elle aussi joué dans votre choix ?

En tant qu’étudiant, lorsqu’on goûte à l’alternance et donc au monde de l’entreprise, on peut difficilement dévier de la chose ensuite ! Ainsi, avant même de choisir l’ETNA, je savais que ma nouvelle école se ferait avec l’alternance : je ne me voyais pas faire sans après trois premières années vécues en alternance. D’ailleurs, l’entreprise qui m’a accueilli durant mes deux ans passés à l’ETNA m’a ensuite embauché directement en CDI à la fin du cursus. Cela s’est fait tout seul et je suis resté chez elle deux années de plus. C’est l’un des autres avantages de l’alternance !


Quand on découvre l’ETNA, on découvre aussi la Piscine, un moment clé du cursus. Comment l’avez-vous vécue ?

Très bien, mais mon avis est peut-être un peu biaisé ! (rires) En effet, à mon arrivée à l’ETNA, je sortais d’un an de coupure. Alors, quand on m’a annoncé la couleur – « durant la Piscine, vous allez travailler de 9h du matin jusqu’à je ne sais pas quelle heure » –, je me suis dit « OK, pas de souci » ! Je passais d’une phase où je n’avais pas d’activité à une phase où j’allais travailler dur, mais ce n’était pas pour me déplaire, loin de là. Le travail durant la Piscine n’est pas dérangeant car vous vous voyez réellement progresser au fur et à mesure. Après avoir passé les deux premières semaines à faire du C, j’ai clairement constaté une fulgurance des compétences, chez moi et les autres étudiants : nous avions tous énormément progressé ! De plus, comme nous sommes tous « dans la même galère » durant la Piscine, des liens se forgent assez vite entre nous. Le groupe d’amis que je me suis fait durant cette période est d’ailleurs le groupe avec lequel j’ai réalisé tous mes projets à l’ETNA par la suite, y compris le grand projet de fin d’études – le fameux GPE. La Piscine, c’est vraiment une super expérience, aussi bien humaine que professionnelle.



En parlant de projets, quels sont ceux qui vont le plus marqué durant le cursus ?

Il y en a eu tellement… Par exemple, à la fin de la Piscine C, on a eu un projet à faire, nommé « MyFTL », qui demandait de créer un jeu textuel reprenant le gameplay de FTL, un jeu alors sorti sur Steam. Le projet était noté sur 40 et j’ai eu 37, une note qui m’a motivé comme jamais d’autant que je n’avais jamais fait de C auparavant ! Après, à partir de la 2e année, il y a évidemment eu le GPE : on a vraiment travaillé comme des fous furieux dessus, en s’organisant comme des professionnels. Avec mon équipe, nous avions ainsi adopté la méthode Scrum et faisions des « cérémonies » tous les matins et une plus longue chaque semaine pour débriefer tout ce qui avait été fait et ce qu’il restait à faire. Nous avions alors imaginé un petit appareil faisant office d’assistant de vie : quand vous passiez devant lui, il allait chercher pour vous différentes informations – la météo du jour, ce qui était noté dans votre agenda, etc. Et quand on a présenté notre prototype devant le jury, cela a été un grand moment. Enfin, je citerais aussi le projet de sécurité & réseau qui nous demandait d’auditer un site web et des serveurs maquettés par les professeurs afin de trouver des failles et vulnérabilités pour ensuite les consigner dans un rapport. Cela m’avait particulièrement plu, en m’apprenant énormément de choses sur l’aspect sécurité et le hacking de manière générale.


Où avez-vous réalisé votre alternance ?

À la Fondation Partage et Vie, une fondation d’utilité publique située à Montrouge que j’ai justement découverte à l’ETNA lors d’un Job Dating. Durant cette alternance, j’ai pu constater que les projets que l’on faisait à l’école étaient très proches de ceux que je pouvais faire là-bas, notamment pour tous les aspects liés à l’infrastructure, au réseau et aux serveurs : je ne me sentais pas démuni, loin de là ! J’ai également eu le sentiment de pouvoir apporter une vraie plus-value à la structure grâce à la facette de développeur que je cultivais en partie à l’ETNA, notamment via les projets. En effet, le service informatique dans lequel j’évoluais n’étant pas très axé sur le développement, j’ai pu mettre en place différentes choses, comme des scripts d’automatisation de tâches très appréciés et qui sont encore utilisés aujourd’hui. Par la suite, une fois mon cursus terminé, la Fondation Partage et Vie m’a embauché en CDI en tant qu’administrateur système et réseaux. Puis, après deux nouvelles années passées là-bas, j’ai eu envie d’évoluer pour devenir cette fois ingénieur système et réseau dans une autre entreprise, Domiserve, où je travaille encore aujourd’hui. C’est un rôle qui concerne essentiellement la conduite de projets techniques. Par exemple, en accord avec la RGPD, je conduis plusieurs projets de sécurisation de l’infrastructure et des données. À côté de ça, il y a une autre facette du métier, plus lié au MCO, c’est-à-dire au maintien en condition opérationnel. Là, pour le coup, on va être surtout sur de la production afin de vérifier que tout tourne correctement, tout le temps : il y a toujours une quête d’innovation, mais cette fois pour gagner en stabilité. Enfin, comme pour beaucoup de métiers dans l’informatique, il y a aussi une composante de support des utilisateurs et des métiers. 


Finalement, vous êtes ressorti de l’ETNA avec un statut de Major de promotion. Vous vous y attendiez ?

Pas du tout et je me souviens encore du moment où je l’ai apprise : je suis alors à la Fondation Partage et Vie et, dans l’après-midi, je reçois un mail de l’école m’annonçant la nouvelle. Mon premier réflexe a été de ne pas y croire et de vérifier toutes mes notes directement sur l’Intranet : c’était un peu le syndrome de l’imposteur ! (rires) Mais très vite, le doute a laissé place à un grand sentiment de satisfaction et de fierté… J’étais vraiment très content et me disais que ces deux années d’efforts avaient fini par payer, que j’avais enfin réussi à atteindre le haut de l’échelle après être parti de tout en bas. C’est vraiment la plus grande gratification que j’ai pu avoir de toute ma vie et aussi une petite vengeance sur l’injustice que j’avais pu ressentir à l’époque de mon Master. En arrivant à l’ETNA, je ne voulais plus revivre ça !


Enfin, avez-vous un conseil à adresser aux futurs étudiants de l’école ?

Mon conseil est de bien s’entourer : trouvez des étudiants partageant la même motivation que la vôtre ! Comme je le disais, le format de la Piscine permet de nouer des liens très forts et il faut profiter de cela pour se constituer dès le départ un groupe de travail solide. Cela ne veut pas du tout dire de s’entourer des meilleurs : dans notre groupe, nous n’étions pas les plus performants au départ, mais notre force résidait justement dans notre envie mutuelle de bosser, de progresser. Cette ambiance et cette volonté commune nous ont poussés à toujours donner le meilleur de nous-mêmes, sur tous les projets. L’état d’esprit, c’est capital ! Seul, on ne peut arriver à tout faire, y compris si l’on est un petit génie. Au fond, les compétences techniques sont secondaires – elles finiront par venir avec la pratique, au fil du temps et des cours. La priorité est vraiment de trouver les bonnes personnes avec qui avancer.


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